Le personnel soignant demande un plan d’action pour lutter contre les violences à son encontre

Plusieurs fédérations d’infirmiers et de soignants ont fait part aux autorités sanitaires fédérales et régionales de la violence croissante que le personnel soignant subit de la part d’individus présents sur leur lieu de travail. Elles demandent aujourd’hui au gouvernement d’agir sans tarder et de prendre des mesures concrètes afin d’éradiquer ce problème.

Selon une enquête réalisée par ces fédérations, les ambulanciers et soignants interrogés indiquent presque tous avoir été victimes de violences physiques au cours de l’année ou, au moins, de connaître un collègue à qui cela est arrivé.  

Un phénomène qui ne date pas d’hier 

Cette violence envers les soignants n’est pas récente et elle ne cesse de croître, surtout depuis la crise sanitaire.  

Une étude réalisée par l’Institut Vias (1) en janvier dernier pointait déjà ces comportements dangereux envers les ambulanciers et les travailleurs des services d’urgence.  

Près de la moitié d’entre eux (44%) déclarent se faire crier dessus durant leur travail. Pour 4% des victimes, cela se produit quotidiennement, pour 16% hebdomadairement et pour 24%, mensuellement. Enfin, presque la totalité des interrogés (83%) a indiqué avoir subi des cris au cours des 12 derniers mois.  

Les insultes sont elles aussi monnaie courante. Près de trois soignants sur quatre (74%) indiquent avoir été insultés au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Près de 4% ont signalé que ça se produisait quotidiennement, 15% hebdomadairement et 22% mensuellement. Seul un quart des répondants (26%) n’y a pas été confronté durant l’année.  

Plus grave encore, la moitié des répondants a déclaré avoir subi une agression physique au moins une fois ou plus au cours des 12 derniers mois. Il était question de se faire pousser, frapper et/ou de recevoir des coups de pied.  

L’Institut remarque aussi que les soignants sont régulièrement visés par des jets de projectiles et se voient détruire un objet utilisé dans le cadre de leur travail : 0,50% en a été victime quotidiennement, 3% hebdomadairement, 8% mensuellement, 10% une fois tous les trois mois, 9% une fois tous les six mois et 16% une fois par an. 

Les patients ne sont pas les seuls bourreaux. Même s’ils représentent près de 60% des auteurs de violences (59,7%), les proches des patients (16,6%), un collègue (5,8%) ou simplement une personne présente sur place (15,2%) peuvent aussi être auteurs de violences envers le personnel d’une institution de soins.

 

Agir maintenant 

Geert Berden, infirmier urgentiste et membre du conseil d’administration de plusieurs organisations du secteur, souhaite prendre des mesures le plus rapidement possible. Il se rendra en août, avec une délégation, auprès des cabinets compétents à Bruxelles pour faire entendre la voix de ses collègues.  

Trois mesures sont à prendre selon lui :  

  1. Un enregistrement central doit être créé. Il canalisera l’ensemble des signalements. 

  2. Un groupe de travail doit être mis sur pied pour examiner les agressions dans le secteur des soins de santé. 

  3. Un site web doit être disponible et reprendre l’ensemble des informations destinées aux soignants en ce qui concerne les agressions dont ils sont victimes. 

(1) : Institut Vias, “Violence et agressivité à l’encontre des travailleurs exerçant une fonction publique : cartographie des violences contre les ambulanciers, les pompiers et les travailleurs des services d’urgence”, 28 pp. 

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