La pandémie de la COVID-19 que nous connaissons depuis un an a soulevé de nombreux questionnements, notamment concernant certaines problématiques environnementales. Le réchauffement climatique, essentiellement dû aux activités humaines, engendre des conséquences désastreuses sur la santé humaine, animale et végétale. Conscients de leur impact sur l’environnement, les établissements de soins de santé s’inscrivent de plus en plus dans une démarche d’écoresponsabilité et tentent de faire bouger les lignes.
Un impact non négligeable
De nombreuses études paraissent chaque année au sujet de l’incidence des activités du secteur des soins de santé sur l’environnement. En 2019, l’ONG Health Care Without Harm a, d’ailleurs, publié une étude[1] apportant quelques données factuelles à ce sujet. Nous y apprenons que l’empreinte carbone du secteur équivaut à 4,4 % des émissions nettes mondiales, estimées à deux gigas tonnes d’émissions de CO2[2]. En d’autres termes, si le secteur de la santé était un pays, il serait le cinquième plus grand émetteur de la planète. Au niveau national, l’empreinte carbone des établissements de soins de santé belges représente 5,5 % des émissions totales émises par le pays. La moyenne mondiale étant de 4,4 % et la moyenne européenne de 4,7 %.
Le rapport donne également quelques précisions quant aux sources de cette pollution. Ainsi, les principales sources d’émissions sont attribuées à la chaîne d’approvisionnement des soins de santé par la production, le transport et l’élimination de biens et de services, tels que les produits pharmaceutiques et autres produits chimiques, les produits alimentaires et agricoles, les dispositifs médicaux, les équipements hospitaliers et les instruments (71 %). Par ailleurs, il y a également des émissions directes et provenant des véhicules appartenant au secteur de la santé (17 %) ainsi que des émissions indirectes provenant de sources d’énergie achetées telles que l’électricité, la vapeur, le refroidissement et le chauffage (12 %).
Un autre rapport, rédigé par l’Organisation mondiale de la Santé, nous apprend quant à lui, qu’en 2012, 12,6 millions de décès étaient liés à l’insalubrité de l’environnement. Par ailleurs, il semblerait que la pollution de l’air, de l’eau et des sols ainsi que l’exposition aux substances chimiques, le changement climatique et le rayonnement ultraviolet favoriseraient l’apparition de plus de 100 maladies et autres traumatismes tels que les accidents vasculaires cérébraux, les affections respiratoires chroniques ou encore les cancers, pour ne citer que ceux-ci[3]. Dans cette optique, une vidéo produite par l’ONG « Health Care Without Harm » alerte et conscientise quant aux impacts de la pollution sur la santé, devenus un réel enjeu de santé publique.
Des efforts d’ores et déjà consentis
Les accords de Paris ont fixé pour objectif aux pays l’ayant signé d’atteindre le taux de 0 % d’émissions nettes d’ici 2050. Les établissements de soins de santé sont bien évidemment parties prenantes de ce challenge et lancent ainsi de plus en plus d’initiatives écoresponsables en vue d’y répondre. Plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs déjà fait l’objet de plusieurs articles rédigés par santhea (ils sont à lire ici). Cette année, la fédération continuera à soutenir et à accompagner ses membres dans la réalisation de projets destinés à réduire leur empreinte environnementale. Les conseillers santhea lanceront également de nouvelles pistes de réflexion et d’échange à ce sujet, et ce notamment au travers du Groupe de travail environnement.
En vue d’apporter un nouvel éclairage sur les efforts consentis par les institutions de soins de santé en termes d’écoresponsabilité, santhea publiera régulièrement des articles et des vidéos en rapport avec le sujet. Il est plus que jamais essentiel, d’informer, de sensibiliser et d’agir ensemble pour soigner l’Homme et la planète, alors « Eco-soignons-nous ! ».
[1] Health care’s climate footprint—How the healthcare sector contributes to the global climate crisis and opportunities for action. Green paper. HCWH & Arup. Septembre 2019. https://noharm-global.org/sites/default/files/documents-files/5961/HealthCaresClimateFootprint_092319.pdf
[2] Taux calculé à partir des données de 2014
[3] Preventing disease through healthy environments— A global assessment of the burden of disease from environmental risks. WHO. A Prüss-Ustün, J Wolf, C Corvalán, R Bos and M Neira. 2016. https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/204585/9789241565196_eng.pdf; jsessionid=5D0F2DCA9003BE65D79507189846C447? sequence=1